J'abrège le séjour en Suisse tant la météo se dégrade. Retour en France pour rejoindre Stéphane. Je passe la nuit proche du Mont Blanc. Je revois un peu de ciel bleu.
J'avance jusqu'à Chamrousse. Nos retrouvailles nous laissent ébahis par le spectacle que nous offre cette montagne. Nous croisons plusieurs troupeaux de bouquetins. Parfois ils broutent à moins de 20 mètres. De magnifiques males ayant dépassé les 20 ans paressent sans s'inquiéter de notre présence. Pourtant les touristes sont légions ici. Néanmoins j'ai l'impression de fouler un sanctuaire. Les groupes sont étonnamment silencieux. Un peu de respect pour la nature. Profitons en, c'est tellement rare.
Nous restons 3 nuits au même endroit. Les randonnées sont nombreuses, les paysages enchanteurs, les animaux bien présents. Nous continuons nos cueillettes au fil des kilomètres. Je vous fais grâce des vidéos de Tiago faisant ses vocalises dans les cascades et nombreux cours d'eau. Il est loin d'égaler la Callas. Cette activité lui prend beaucoup d'énergie. Dans le pierrier, il est bien calme pour nous aider à discerner les nombreuses marmottes qui gîtent ici. Le ciel se couvre de nouveau. Nous préférons revenir sur nos pas. Un orage en montagne, il faut mieux éviter.
Journée culturelle avec la visite du Château de Vizille. Ville qui fut le berceau de la Révolution Française. Musée qui nous retrace à la perfection les tenants et les aboutissants d'un mouvement national qui pourrai reprendre forme ce 10 septembre. La guillotine sera t'elle dépoussiérée pour l'occasion ? J'aimerai que cette image fasse trembler les puissants qui nous méprisent. Pour autant je préfère de loin un mouvement pacifiste.
A vos outils :
http://guillotine1889.free.fr/
Nous grimpons au col de la Morte. La chaleur s'installe de façon graduelle. Nous prenons de l'altitude pour profiter de nuits bien fraiches. La cueillette des framboises et myrtilles bat son plein, pour Stéphane et moi c'est l'aubaine de tous les étés. Nous partons à la conquête du grand et du petit Taillefer. Je suis emmitouflée comme en plein hiver. Le vent est glacial sur ce sommet. Mais le panorama est à couper le souffle. Le ciel est limpide à 360 degrés. Depuis qu'Isis a disparu, je crains de repasser les névés. Pourtant, quand je vois Tiago grimper celui qui m'attend, je ne peux que sourire à son aisance. lui qui est un montagnard néophyte. Je monte tranquillement. La neige fond avec cette chaleur et mes pieds s'enfoncent sans peine pour avoir de bonnes prises. Je suis fière de moi. La descente se fait par une belle crête que nous foulons au gré des nappes de brouillard. Nous découvrons ainsi le paysage de façon graduelle. Dans un champ de myrtilles, je m'assois pour me reposer un peu. Tiago en profite pour faire une sieste sur mes genoux. Il n'a pas fini de me surprendre ce toutou. Lui qui peut déborder d'énergie, difficilement canalisable suivant les situations, il sait trouver la quiétude à mes côtés.
Un autre panorama nous attend. Nous partons pour Oz en Oisans et son Glacier Oz 3300. Après avoir serpenté un bon moment au travers des bois, nous arrivons sur un premier plateau avant d'atteindre la roche. Nous passons devant le Refuge du Col de la Fare. Construit en 1887 par la STD Société des Touristes du Dauphiné , il est le plus ancien refuge de l'Oisans. Perché dans les alpages à 2280m d'altitude dans le massif des Grandes Rousses, bien que non gardé, il sera vous accueillir par son charme et son histoire. L'Ascension se poursuit dans un environnement minéral. Les petits lacs sont nombreux mais manquent cruellement d'eau. Quand aux glaciers, ils sont réduits à peau de chagrin. J'ai toujours peine à voir ce qui reste de ces langues de glace monumentales. Ces maudits canons à neige sont légions ici comme dans toutes les stations. Ils représentent une des causes de disparition de ces magnifiques lacs d'altitude. Lacs que les glaciers ne peuvent plus approvisionner.
Stéphane est décidé à grimper le Col de la Croix de Fer à vélo. Après 25 km de randonnée et pas loin de 1.800 m de dénivelé. Il a la pêche mon chéri. Je le rattrape en véhicule 11 km avant l'arrivée. Il dédaigne l'assistance électrique de son vélo pour pédaler jusqu'au bout. Il arrive une heure plus tard que ce que j'avais prévu. Je m'inquiétais quand même un peu. Nulle envie de le retrouver carpette au bord de la route. Son Déjeuner l'attend. J'en ai profité pour photographier une marmotte qui jouait à cache cache.
Le lendemain nous montons à la Cîme du Sambuis. Un dénivelé court mais raide nous permet de jouir encore une fois d'un panorama Alpin phénoménal. En cours de route nous rencontrons plusieurs familles de bouquetins. Encore de vénérables papys qui grillent au soleil avec quelques éterlous. Des étagnes accompagnées de leurs cabris se cachent quand à elles dans la roche, ou bien se laissent admirer en pleine tétée. Des gypaètes nous tournent autour, trop loin pour des photos.
Ce périple dans les Alpes se termine à Saint Sorlin d'Arves. C'est une station de ski que je connais bien. Pendant 5 hivers, j'ai arpenté le domaine skiable. J'ai toujours voulu voir le Col de la Croix de Fer, impraticable l'hiver. Stéphane enfourche de nouveau son vélo mais pour la descente cette fois. Nous passons faire quelques courses à Saint Jean de Maurienne. Le village a changé, intelligemment. Les nouvelles constructions restent dans l'ambiance chalet. Les installations touristiques n'ont pas le développement à outrance de certaines que nous ne citeront pas. Je ne vais pas en faire la publicité. Cette randonnée me laisse les pieds endoloris. Je laisse Stéphane monter plus haut. Nous avons fait entre 20 et 28 km tous les jours, avec des dénivelés très conséquents. Bien souvent dans la pierraille et avec une chaleur qui ne cesse d'augmenter. Tiago aussi commence à fatiguer. Certains de ses coussinets sont coupés. C'est le moment de faire une pause. Stéphane infatigable enfourche son vélo pour faire le Col dans l'autre sens.
Nous nous posons au lac de Petichet. J'y resterai 10 jours. Ma fille m'y rejoindra le weekend du 15 août. J'ai tout de même le courage d'enfourcher mon vélo pour me rendre au karaoké de la Mure.
https://unclejoe25.wix.com/restaurantunclejoesJe passe une très bonne soirée. Ce n'est pas la fièvre de Berne mais une ambiance bonne enfant. Allez-y c'est tous les vendredis.
Nouveau programme, je chausse les palmes pour faire le tour du lac. L'eau est claire et la température idéale. Des brèmes et des tanches d'une taille respectable m'accompagnent. Je suis dans mon élément. J'aimerai avoir un lac à disposition tous les jours. Je suis née poisson, c'est un milieu où je me sais fluide et discrète.
Stéphane est reparti. Nos aventures communes reprendront début septembre en cure thermale à Prats de Mollo.