Se rendre au contenu

Le Jura, pays d'eau et de pâturages.

C'est le départ. J'ai la gorge serrée par l'émotion. Je réalise que ma décision de partir au long terme voit enfin le jour. J'abandonne en quelque sorte : famille, amis, relations sociales. Tout mon quotidien, cette zone de confort qui ne représente rien en fait.


Saint Vulbas arrêt fraîcheur le long du Rhône. Un spot idéal pour mes heures de télétravail demain. Je vais en profiter pour courir le long du chemin de halage. Cette activité me manque. 8 km de balade le long du Rhône. Un peu de télétravail. Puis 8 km de footing. Je suis en pleine forme. La température a chuté. Je pensais me baigner mais ils ont lâché de l'eau. Le courant est trop fort.

Nous dormons sous le belvédère du Jarbonnet au bord de l'Ain. J'ai choisi un itinéraire au plus près des rivières et des lacs. C'est quand même pas de chance. Je fais tout pour avoir des lieux de baignade dans des coins sauvages. Il pleut et il fait plutôt frais. Tôt le matin nous grimpons au belvédère. Nous enchaînons forêts enchantées, parsemées de troncs moussus, avec des sentiers en bord de falaise. Si vous êtes sujet au vertige passez votre chemin. Un chamois me regarde au fond des yeux. Un instant fugace et totalement magique. Tiago n'a rien vu. Il ne fait pas très beau ce qui ne gâche en rien le paysage. Je découvre les Gorges de l'Ain. C'est trop marrant de marcher sur les lapiaz, ces dalles inclinées couvertes de cannelures du fait de l'érosion. Les touristes sont ailleurs et c'est très bien ainsi. J'imagine passer la nuit à la belle étoile accompagnée par la pleine lune. La Voie lactée doit se détacher au-dessus de ces gorges d'une façon spectaculaire.

Je commence juste à me faire à l'idée de cette nouvelle vie qui se met en place. Je dois me discipliner un peu. Tous les matins randonnée et quelques relances pour mon travail d'assistante commerciale. Si possible me baigner ou courir avant le déjeuner. Ensuite mes heures de téléprospection. Puis un peu de gainage, baignade, hoop danse ou partir sur un autre spot. Il me reste à me préparer pour la certification Le Robert, chanter, échanger avec mes proches, créer mon site internet et lire. Bien organisée la journée n'est pas lourde en tant que telle.

Sur la route un pont juste assez haut et large pour passer. Je mets du piquant dans ma conduite. Ce soir arrêt au lac de Coiselet. Je suis au paradis. La découverte du Jura commence sous de fabuleux auspices, la nature est si belle. Je suis sur le territoire du lynx, j'aimerai rencontrer ce matou lors de mes pérégrinations.

Ce soir, je suis tout au nord du lac de Vouglans. L'un des trop nombreux piège à touristes. Je n'ai pas trouvé de spot plus approprié. Je ne peux même pas me baigner dans cette superbe étendue, les rives du lac sont dégoûtantes. Au matin, le lac est plus chaud que l'air, il fait 10 degrés. Un voile de brume s'élève des flots sous un grand soleil. C'est magique. Cependant ce spot n'était vraiment pas fabuleux. Je reviens d'une balade avec d'un côté de l'élevage industriel et de l'autre les champs bourrés de pesticides, surtout, beaucoup trop de bruit. Je bouge. Il me sera difficile d'avoir des spots parfaits tous les jours pendant tous mes voyages, je ne dois pas m'arrêter à ça. C'est ainsi. Je découvre les territoires, les bons et les mauvais côtés de chaque.

J'allais doubler deux vélos, entre eux et moi, deux sangliers et quatre marcassins qui traversent la route. Ma journée est illuminée.

Je passe le weekend en compagnie de Stéphane et de ses parents. Nous nous retrouvons au pied du Pic de l'Aigle. La randonnée au belvédère nous permet de découvrir les 4 lacs sous nos pieds. L'après-midi, découverte des Cascades du Hérisson. Celui qui apprécie le plus, c'est Tiago. Lui est l'eau, un ballet improbable.


Nous continuons vers Les Rousses pour monter à la Dôle. Malgré un temps quelque peu nuageux mais surtout à cause de la pollution au dessus du lac Léman, la vue sur l'intégralité des Alpes est tronquée. Le Mont Blanc se détache bien évidemment, le Cervin se devine difficilement.


Un tour aux caves à Comté du Fort des Rousses. A 30€/kg je retournerai en acheter directement dans une fruitière à 12€. La proximité de la frontière Suisse ne fait pas de moi une bourgeoise.

Nous montons au Col de la Faucille. Un parc où les chiens sont interdits. Mais pas les chiens de chasse évidemment. Nous visitons le village de Mijoux et son sentier des Arts.



Pour la fête nationale, nous partons à la découverte de la Cascade des Abîmes et grimpons le Crêt Pourri.


Ces 4 jours ont été riches. Je savoure ces premiers jours de repos sans avoir besoin d'ouvrir le PC ou de décrocher le téléphone. C'est bon de pouvoir stopper son activité professionnelle.

De nouveau seule, je monte au Lac de Ravilloles. Ce soir le feu d'artifice à venir a rempli le parking. Je compte plus de deux cents voitures. Le feu d'artifice à peine terminé, le tonnerre gronde, le déluge s'abat sur nous. Les voitures mettront plus d'une heure à sortir des champs. Au matin, j'en découvre six enlisées. Pas de panique, je pars faire mes 12 km de randonnée, je passe différents belvédères. Le temps est gris, je ne vois pas bien loin. J'aime leur recyclage pratique. Au retour, je chausse les chaînes à neige sur mon véhicule et je sors sans encombre. Des randonneurs arrivent juste à ce moment là. Ils n'en reviennent pas que je m'en tire si facilement.


Je remonte à Grande-Rivière, au bord du lac pour deux journées. J'en profite pour racheter du comté à la fruitière. On se baigne mais l'eau est fraîche.

Quelques courses à Champagnole, où je découvre un magasin bio fort sympathique : "L'écorce et le noyau". On sent une équipe fière de vous accueillir et vous renseigner.

https://bio-jura.fr/

Le prochain spot me permet d'être aux pieds des Sources de l'Ain. Une randonnée parfaite, comme je les aime avec beaucoup de forêts et d'eau. La Source ne coule plus en surface sur plus de 1.000 m. C'est triste toutes ces algues qui se meurent sur les rochers à l'air libre. Plus loin la rivière et les cascades font des jeux de lumières époustouflants.


Une longue randonnée nous attend à Granges-Dessus sur les hauteurs de Pontarlier. 24 km dont une grande partie sous l'orage. Je n'ai pas voulu faire demi-tour, je suis bien dans les bois.

On monte à la station de ski Les Fourgs. Merci à la commune pour cette borne artisanale. Tiago passe la nuit au plus près des vaches. Seul le fil électrique les séparent. Nous faisons une magnifique randonnée dans les Alpages et à travers bois. Les vaches sont curieuses et pas farouches. Elles se laissent toutes caresser. Elles nous serrent de près dans les champs et nous suivent jusqu'à la sortie. Ici elles ne vivent pas en stabulation mais en semi liberté avec des loges pour les protéger du mauvais temps.


Chaque village possède son sapin Président. Apparemment ils ont été plantés après la Révolution. Bel hommage que dans garder un seul et d'en abattre des millions tous les jours. Triste forêt quand elle est détruite par les engins d'exploitation forestière, qui creusent la terre sur plus de 80 cm pour se frayer un passage. Je suis écœurée.

Ce soir nous dormons près des Gorges du Fourberet sur la rivière Doubs. Un orage nous empêche encore de nous baigner. Nous pourrons faire la randonnée demain matin. Encore de la pluie. Je ferai les gorges une autre fois.

Petit arrêt pour aller aux Sources de la Soue.


Cirque de Consolation, le mal nommé. Une randonnée incroyable. Un site remarquable par la profusion de paysages qui se découvrent en quelques kilomètres. Le départ du Belvédère de la Roche du Prêtre nous donne une vue d'ensemble sur les sentiers que nous allons parcourir. Ce site époustouflant porte mes pas sur ces sentiers et sous-bois moussus que j'affectionne au plus haut point. Je me sens au pays des Elfes et des fées, animée par une énergie bienfaisante. Dans cet amphithéâtre géologique, je parcoure, en quelques heures, des millénaires au milieu de roches fossilisées. Entourée de falaises impressionnantes et de forêts verdoyantes, j'apprécie cette beauté sauvage. C'est un cadre idéal pour observer la faune sauvage. D'ailleurs un chamois broute non loin de mon véhicule, en plein milieu d'un champ. J'arrive à l'abbaye de la Consolation, transformée en hôtel. Un havre de paix qui incite à la méditation. Niché au milieu de ce cadre, il ajoute sa touche culturelle. Ici il est possible de me ressourcer. Encore une fois les éléments eau et terre me rapprochent de ma nature profonde. Séphora, la femme sereine et dynamique. Une femme pleines de ressources et toujours prête à aller de l'avant. Une femme joyeuse et quelque peu sauvage qui a besoin de ce lien ancestral avec la nature. 

https://www.canva.com/design/DAGvIOBJtbE/z441Q3F0cJnTXkFU1D0Aiw/view

 



Séphora PInabel 4 août 2025
Partager cet article
Étiquettes
Archive
Seule : ou comment contextualiser mon départ.
Poésie