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Cure thermale dans les Pyrénées

La vraie aventure commence. Elle débute avec Stéphane à Prats de Mollo - La Preste pour notre cure thermale.

En attendant, je descend tranquillement et passe la première nuit en Lozère. Un déluge m'empêche de dormir. Cela ne m'empêche pas de me balader entre vaches Aubrac, chevaux Comtois, Faucon Pèlerin et un faon caché derrière un arbre.

Petite balade au Rajal del Gorp. Un joli coin classé site sensible. Quel dommage que des pneus servent à cacher les trous. On repassera pour le respect de la nature. 


Puis je fais un arrêt à La Cavalerie près de Millau. Tiago m'accompagne en biathlon. D'abord 10 km à vélo pour rejoindre le site des Canalettes. Puis 12 km de randonnée. Encore 12 km à vélo pou visiter La Cavalerie et sa forteresse des Templiers. Nous prenons une sacrée saucée avant d'arriver au véhicule. J'ai la surprise d'y trouver un chien de berger espagnol qui monte la garde. Ce n'est pas au goût de Tiago.



Une de mes résolutions de ce voyage : chanter aussi souvent que possible. Je passe la soirée au Pub Le Live pour un Karaoké à Narbonne. Ambiance feutrée antillaise, cocktail veloutée, sono au top et patrons adorables.


Font de la Fonfreda. Un arrêt fraîcheur en altitude pour échapper aux chaleurs qui se sont de nouveau installées. Je circule sur les crêtes mais à l'ombre du feuillage. Aucun bruit sur ces montagnes en limite de la frontière espagnole. La nature réfrène ses dernières poussées de croissance. Les feuilles jaunissent à vue d'œil et ce n'est pas l'automne qui pointe son nez. La biosphère est en souffrance, n'en déplaise aux climato sceptiques.


Coll de la Descarga. Stéphane me rejoint près d'un col. Nous ferons une randonnée demain avant de rejoindre notre lieu de cure thermale. Nous découvrons les mines de Batère qui ont été exploitées du IIème siècle à 1987. Ils en extrayaient les Calcite, Hématite, Sphaérosidérite et Pyrite. Nous ne sommes pas très loin du Canigou à vol d'oiseaux. Cependant les nombreuses crêtes qui nous en séparent, ne permettent pas de l'atteindre en une journée. Nous nous contentons d'une belle boucle que nous terminons presque en courant pour ne pas être en retard chez le médecin thermal. Avant de partir, nous faisons un arrêt à la bergerie de la Cazette. Nous dégustons des yahourts dont la qualité dépasse encore ceux que je savourent par chez moi. Pourtant il me paraissait difficile de les surpasser.


Prats de Mollo, un magnifique village médiéval nous accueille avant l'arrivée sur notre lieu de cure thermale. Une cité du Haut Vallespir nichée à plus de 1000 m d'altitude. Fortifiée par Vauban, ces multiples ruelles nous permettent d'arpenter les nombreux remparts parsemées de tours et de recoins magnifiquement préservés.


Les crêtes vers le Canigou. Nous remontons au coll del Descarga pour nous rapprocher le plus possible du Canigou. Les crêtes vont nous permettre de le voir un peu mieux. Les 1000 m de dénivelé sont rudes. Nous sommes heureux de partager ce spectacle.

Jour de marché à Arles sur Tech. Nous en profitons pour faire le tour de ce joli village. Riche d'une belle abbaye bénédictine du Xème siècle, le village s'est construit autour. Nous ferons une visite guidée pour les Journées du patrimoine. L'office de tourisme nous accueille dans une maison de maître nommée Le Palau. Quand à l'hôtel de ville, il est logé dans la villa Les Indis. Nous terminons par le Musée des Arts qui regroupent dans une ancienne manufacture de tissus catalans, différents artistes. Ceux-ci nous accueillent bien volontiers dans leur atelier.

https://patrimoines.laregion.fr/decouvrir/aporteedeclic/visites-virtuelles/arles-sur-tech.html




Nous sommes montés au beau village de Serralongue, entre autre pour profiter du Conjurator. Un des seuls vestige de notre pays, dont les habitants se servaient pour conjurer le mauvais sort, plus particulièrement les mauvaises conditions climatiques (orage et sécheresse) pouvant entraîner la destruction des récoltes et la famine. Tiago est venu exprès ici pour se faire exorciser. La pierre aura-t-elle raison de ses diableries ?

Nous aurions tant voulu visiter le Musée René Magna. Malheureusement aucune possibilité ne s'offre à nous. Un musée exceptionnel fondé par un homme de 97 ans, où sont exposées des maquettes animées représentant les activités traditionnelles du Haut-Vallespir :

  • les forges catalanes
  • le moulin à farine
  • le moulin à huile d'olive
  • les forestiers
  • les meules à charbon de bois
  • les foulons à draps

Des reconstitutions de tours à signaux et d'habitation sont représentées. On peut y découvrir également une cuisine catalane du XVIIIème.

Dimanche nous partons sur les Crêtes, frontière espagnole, au départ du beau village de Lamanere. Un  village authentique où se mêlent traditions, histoire minière et paysages incroyables . Village le plus au sud de la France, nous arrivons au totem en passant par le Col de Malrems et la Coma Negra. Une randonnée sportive qui nous permet de découvrir un magnifique panorama. Stéphane en profite pour faire un shooting photo improvisé.


La chaleur nous rattrape. Nous descendons à la piscine naturelle de Mondony. Aujourd'hui Tiago apprend à faire le saut de l'ange.


Le ciel d'un bleu intense nous appelle sur les sommets. Nous grimpons au-dessus de La Preste vers la Torre del Mir, col de Prangon et col de Siern. Les champignons sont de tailles phénoménales. De vraies tables de pique-nique pour les Lutins et Farfadets du coin. Une belle marmotte prête pour l'hiver nous fait son show.


Pour terminer notre séjour, nous profitons des journées du Patrimoine.

L'abbaye de Saint Genis des Fontaines. Ce monastère bénédictin du VIIIème siècle a failli disparaître complétement. Son linteau en marbre de carare, de par sa datation est mondialement connu. L'abbaye fut morcelé après la Révolution, puis repris par un agriculteur. Elle a été racheté par un antiquaire au XXème siècle. Ce dernier l'a dépecé pour en vendre une partie à New York et Philadelphie. Sa réhabilitation grâce à d'anciens clichés s'effectue depuis les années 1980. L'architecture catalane regorge de trésors.

Le Prieuré Sainte Marie du Vilar est fondé en 1083 par une communauté de chanoines augustiniens au pied des Albères. Les moines transforment un bâtiment daté de l'époque carolingienne en hospitalier pour les pèlerins de St Jacques de Compostelle et y adjoignent une église et un cloître. Ils ornent l'abside principale de fresques sublimes (11e - 12e) : la vivacité des couleurs, comme les scènes et motifs représentés, sont tout à fait surprenants.

Les chanoines occuperont le prieuré jusqu'au 14e siècle, date à laquelle ils sont sécularisés. En 1802, les bâtiments sont vendus à un cultivateur pour un usage agricole. L'église devient écurie, la salle hospitalière, porcherie. L'endroit sera laissé à l'abandon en 1942 et se verra très vite enseveli sous une végétation luxuriante.

L'ensemble est acheté en 1993 par Mme Triadou qui avec l'aide d'une centaine de bénévoles entreprend des travaux de restauration. Aujourd'hui, s'y tient tous les ans un festival lyrique : chants profanes et religieux. Des sœurs de confession orthodoxes y résident actuellement.


L'abbaye d'Arles sur Tech fut construite en 820. Elle a remplacé celle d'Amélie les Bains détruite par les Normands. Le cloitre gothique en marbre de Céret date lui du XIIIème siècle. Le terrain foncier était d'une telle importance qu'il a permis aux moines de démarrer l'exploitation minière notamment sur les sites de Batère.

Près de l'entrée de l'église se trouve un gisant incrusté dans le mur. C'est celui de Gaucelme de Tallet, mort en 1211. Sous ce gisant se trouve un sarcophage paléochrétien daté du Ve siècle dit « la Sainte Tombe. Le sarcophage est fait de marbre bleu de Céret. Ce tombeau secrète de l'eau depuis qu'on y a déposé les reliques des saints Abdon et Sennen, alors même que les reliques ont disparu à une date indéterminée. Cette eau disposerait d'un "pouvoir" curatif au bout de neuf jours d'utilisation. Le phénomène a longtemps été considéré comme inexpliqué, et n'a été élucidé qu'en 1961 et confirmé par les études de 1999 et 2000. Le remplissage de la tombe serait lié à la pluviométrie et à la porosité du couvercle. Le marbre utilisé pour le sarcophage a une origine différente et est étanche. L'eau de pluie s'infiltre dans le couvercle qui joue le rôle de réservoir, avec un décalage de 5 jours qui est le temps nécessaire à l'eau pour s'infiltrer dans le marbre. Environ 30 % de l'eau de pluie qui atteint le couvercle est recueillie dans le sarcophage. Environ 500 litres d'eau peuvent ainsi être recueillis tous les ans. L'étude du phénomène permet également de comprendre la bonne qualité et la pureté de l'eau recueillie.


Le fort Lagarde de Prats de Mollo. Symbole du pouvoir royal. En 1659, le Traité des Pyrénées entraîne l’annexion de l’actuel Roussillon au Royaume de France. Prats-de-Mollo devient une place forte frontalière. Dominant la ville fortifiée, le Fort Lagarde, d’une capacité d’une centaine de soldats, est destiné à protéger la nouvelle frontière et à surveiller l’entrée du Haut-Vallespir. Lors de la guerre de Hollande (1672-1678), une menace espagnole fait craindre le siège de la ville. Le Donjon, en forme d’étoile, est édifié autour d’une ancienne tour à signaux médiévale. Il est alors employé à tenir en respect les habitants suite à la Révolte des Angelets de la terra. Le Donjon est agrandi à partir de 1686 selon les plans fournis par le commissaire général aux fortifications, Vauban. Le projet, qui fait suite à sa visite en 1679, prévoit également la reconstruction des remparts de la ville. Le monument est aménagé jusqu’à la fin du XIXème siècle. En 1976, plus de cinquante ans après son désarmement, il est acquis par la commune qui entreprend sa restauration.

Tiago n'est pas rassuré d'emprunter le passage souterrain qui permet d'accéder au site, à l'abri de l'orage qui s'abat sur nous. Nous visitons librement dans les moindres recoin ce défit architectural. Près de 400 ans après son édification, on peut encore observer la rectitude de l'ensemble du bâti en granit. Stéphane en profite pour s'initier aux latrines soldatesques.


Bilan de cette cure. Le lieu est sympathique et le personnel fort agréable. Malheureusement nous n'avons le droit qu'au strict minimum de soins. 5 minutes de douche pénétrante, c'est mieux que rien mais nettement insuffisant. La boue a été remplacée par des cataplasmes, l'effet n'est pas le même. Je ne suis pas en grande forme. L'énergie va remonter. Je fais tout pour.

La Preste est un petit village charmant mais mal entretenu. Qui plus est, il est entouré d'une réserve naturelle. Ce qui pourrait être louable. Pourtant, elle est livrée aux chasseurs et aux élevages domestiques. Par contre les chiens accompagnés de leur maître n'ont pas le droit d'y poser une patte. Chercher l'erreur.

Ce séjour s'achève. Stéphane repart chez lui. Je commence mon tour d'Espagne et du Portugal. Je retrouverai mon chéri d'amour tout doux courant décembre. Nous visitons Camprodon avant que nos chemins ne se séparent.  Cette ville c'est avant tout une histoire de pont. Le pont Nou d’un seul arc, construit en pierre pendant le XIIe siècle d’après la documentation trouvée, a été le lieu de passage obligatoire pour se rendre en Cerdagne. Cette commune fut aussi un haut lieu de villégiature mais avec seulement cinq villas, dont un chalet de style Tyrol allemand. Une autre fut le refuge de Juan Carlos, roi d'Espagne dans sa prime jeunesse.

Ce séjour s'achève. Stéphane repart chez lui. Je commence mon tour d'Espagne et du Portugal. Je le retrouverai courant décembre. Nous visitons Camprodon avant que nos chemins se séparent. 







Séphora PInabel 4 septembre 2025
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